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Aux limites de l'étrange

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
272 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am01.07.20221. Auflage
- des chaussures qui obligent celui qui les porte à agir contre son gré - un cauchemar qui devient réalité - un crayon capable de modifier le passé - une justice à laquelle nul ne peut échapper - une antique machine à écrire qui se révèle diabolique, - un astrologue en contact avec l'au-delà, - une plongée dans un univers inquiétant, - une vengeance que n'aurait pas pu imaginer celui qui en est victime... Huit histoires dans lesquelles des gens ordinaires se trouvent confrontés au fantastique.

Attiré très tôt par l'écriture, Daniel DURAND a composé ses premiers alexandrins à l'âge de 10 ans. Il s'est tout d'abord consacré à la poésie classique, obtenant de nombreuses récompenses dans les concours où il présentait ses sonnets, rondels, triolets et autres ballades. Et ce n'est qu'à la soixantaine qu'il s'est décidé à aborder la prose, passant de la politique-fiction (Un si long sommeil) à l'humour burlesque (L'extraordinaire semaine de Monsieur Fluet) ou au roman policier (La Vedette, Homicide par insouciance, Témoignage accablant). Où encore comme ici au fantastique.
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Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR20,30
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR7,99

Produkt

Klappentext- des chaussures qui obligent celui qui les porte à agir contre son gré - un cauchemar qui devient réalité - un crayon capable de modifier le passé - une justice à laquelle nul ne peut échapper - une antique machine à écrire qui se révèle diabolique, - un astrologue en contact avec l'au-delà, - une plongée dans un univers inquiétant, - une vengeance que n'aurait pas pu imaginer celui qui en est victime... Huit histoires dans lesquelles des gens ordinaires se trouvent confrontés au fantastique.

Attiré très tôt par l'écriture, Daniel DURAND a composé ses premiers alexandrins à l'âge de 10 ans. Il s'est tout d'abord consacré à la poésie classique, obtenant de nombreuses récompenses dans les concours où il présentait ses sonnets, rondels, triolets et autres ballades. Et ce n'est qu'à la soixantaine qu'il s'est décidé à aborder la prose, passant de la politique-fiction (Un si long sommeil) à l'humour burlesque (L'extraordinaire semaine de Monsieur Fluet) ou au roman policier (La Vedette, Homicide par insouciance, Témoignage accablant). Où encore comme ici au fantastique.
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322447978
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2022
Erscheinungsdatum01.07.2022
Auflage1. Auflage
Seiten272 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.9610266
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

FATAL CAUCHEMAR

Je m appelle Romain Letellier. J ai quarante-trois ans, et je suis médecin généraliste. Certains me trouvent beaucoup de mérite d avoir pu mener à bien des études longues et coûteuses, alors que j étais issu d un modeste milieu d ouvriers d usine. C est vrai, mes parents se sont beaucoup sacrifiés pour que mes sÅurs et moi nous connaissions une existence moins rude que la leur.

Pour éviter des frais de garde trop coûteux pour eux, ils ont dû faire pendant des années ce qu on appelait contre équipe, c'est-à-dire travail le matin de cinq heures à treize heures pour l un, l après midi de treize heures à vingt et une heures pour l autre. Y compris le samedi parce qu à l époque, dans les usines de textile, on faisait quarante-huit heures par semaine.

Et il faut avoir connu l atmosphère d un tissage pour se rendre compte de la pénibilité du travail. Des dizaines de métiers à conduire, dans une atmosphère poussiéreuse, surchauffée, avec un taux d humidité à la limite du supportable, et un bruit tel qu il fallait hurler pour se faire entendre d une personne située à trois mètres de soi⦠L enfer.

Et puis, même en dehors du boulot, quelle vie ! A part le dimanche, ils ne se voyaient guère plus d'un quart d heure chaque soir, juste le temps de se dire le nécessaire :

« - Romain a beaucoup toussé, aujourd hui. Emmène le demain après midi chez le docteur ». Ou :

« - Il faut que tu dises à Sophie de se reprendre un peu. Elle a de très mauvaises notes en histoire-géo ».

On le comprend aisément, ils voulaient pour nous un avenir plus souriant, et je pense que, sur ce plan, ils n ont pas été déçus. Martine, mon aînée de dix-huit mois, est directrice financière dans une banque, et Sophie, ma cadette, gérante franchisée d une boutique de prêt-à-porter.

Quant à moi, après avoir effectué mon internat à Besançon, j ai eu l opportunité de reprendre le cabinet de notre vieux médecin de famille qui partait en retraite, et je suis donc installé depuis maintenant quatorze ans à Héricourt, la petite ville de Haute-Saône où je suis né.

Comme on s'en doute, bon nombre de mes patients m ont connu à l'époque où j usais mes culottes courtes sur les bancs de la communale. Ce qui ne m a pas facilité les choses au début.

Il éprouvaient une certaine réticence à aller confier leurs petits ennuis physiologiques au «gamin Letellier » qui, avec les garnements de son âge, tirait les sonnettes avant de s enfuir ou mettait des pétards dans les boîtes aux lettres le 14 juillet. Mais bon, tout ça, c est le passé. Maintenant, ce n est pas la clientèle qui me manque, loin de là.

Et parmi elle, Pat, mon ami de toujours. Pat n était pas, comme on pourrait le croire, le diminutif de Patrick ou Patrice, mais un surnom qu il s était inventé lui-même à l adolescence à partir de ses initiales (il s'appelait Pierre-André Tamborini). Après tout, il y a bien PPDA ou JPP.

Il avait très tôt pris en grippe ce prénom composé qui, dès la communale, lui avait valu les moqueries de ses camarades de classe le jugeant prétentieux. Pourtant, ce n était pas par snobisme que ses parents l avaient appelé ainsi. Simplement papa voulait Pierre, comme son papa à lui, et maman André, comme le parrain du petit.

Et voilà comment, en pensant ménager la chèvre et le chou, on inflige involontairement des tortures morales à un gamin pendant toute son enfance.

Dans mes plus lointains souvenirs, Pat est toujours présent. Il faut dire que nous sommes nés à un jour d intervalle, lui le 30 avril, et moi le 1er mai, ce qui lui faisait dire avec humour : « Tu verras demain, quand tu auras mon âge ».

Nous nous sommes retrouvés ensemble à empiler des cubes ou à nous disputer le même paquet de gommettes à la maternelle. Nous avons ensuite séchés tous deux sur des problèmes de trains qui s obstinaient à ne jamais partir en même temps et à rouler à des vitesses différentes pour se croiser à un endroit sur lequel ni lui ni moi n étions jamais d accord. Cela avait d ailleurs peu d'importance, l endroit en question étant systématiquement très éloigné de celui où nous l avions situé l un et l autre.

Pat, c est la première cigarette fumée en cachette dans le bois de la Rouchotte derrière la gare, avec la trouille que nos parents découvrent qu on sentait le tabac en rentrant, malgré les feuilles d oseille que nous avions mâchées pour nous purifier l haleine.

Ce sont les descentes en luge l hiver, après l école ou le jeudi après midi ; les randonnées à vélo à la belle saison, le mois de « colo » pendant les grandes vacances, et plus tard, le cinéma ou les parties de flipper au bar Le Royal les samedis après-midi pluvieux. Les inévitables brouilles aussi, qui nous rendaient aussi malheureux l un que l autre, et ne duraient jamais bien longtemps parce que nous nous rendions vite compte que le motif de discorde était d une futilité dérisoire.

C est le permis qu on a passé en même temps. Lui l a eu du premier coup alors que moi, si ma première tentative pour le code a été la bonne, j ai dû m y reprendre à trois fois pour la conduite. J étais trop émotif et perdais mes moyens devant l examinateur. Une vraie peau de vache, d ailleurs, qui multipliait les pièges pour nous recaler.

On peut le dire, nous étions inséparables. Au point qu à l adolescence, certains se demandaient si cette amitié indéfectible ne cachait pas finalement autre chose de moins avouable. Entre nous, ça nous faisait doucement rigoler, parce que les filles, intriguées par ces bruits qui couraient sur nos mÅurs, avaient tendance à vouloir vérifier ce qu il en était en réalité, et ce sont elles qui nous draguaient.

Vous l avez compris, Pat c était, comme chante Maxime Leforestier « le frère que je n ai jamais eu ».

Notre première grande séparation, ce fut à l occasion du service militaire. Comme on s en doute, nous aurions désiré le faire ensemble, mais vous connaissez l armée, il suffisait d espérer l outremer pour qu on vous envoie servir la France à seulement dix kilomètres de chez vous. A croire qu au conseil de révision, on vous demandait votre souhait d affectation uniquement pour ne pas en tenir compte.

Nous, nous aurions aimé les chasseurs alpins. Lui s est donc logiquement retrouvé au « Train des Équipages » à Trèves en Allemagne, et moi à la Base Aéronautique 116 à Luxeuil.

Une fois rendus à la vie civile, nous nous sommes beaucoup moins vus qu auparavant. D'une part parce que j étais de plus en plus pris par mes études. Et puis, il y avait Yolande...

Eh oui, Yolande, la fille dont nous étions tous deux tombés amoureux... Mais ne vous imaginez pas un drame cornélien, cette situation s est réglée de la façon la plus simple qui soit. Voyez-vous, pour moi, aimer sincèrement quelqu un, c est vouloir avant tout son bonheur, et son bonheur, celle que je chérissais ne pouvait le trouver qu auprès de Pat, car c est de lui qu elle était éprise. Elle éprouvait pour moi une grande affection, sans plus.

Je me suis donc tout naturellement effacé. Oh, je n irai pas jusqu'à prétendre ne pas en avoir souffert. Au contraire, si je réussissais à faire bonne figure devant eux, combien de fois ai-je mordu mes draps le soir dans mon lit pour étouffer mes sanglots ?

Mais je le répète, l essentiel pour moi était que Yolande soit heureuse. J ai même été témoin à son mariage avec Pat.

Deux années plus tard, c était à mon tour de me faire passer la bague au doigt. Ayant dû renoncer à ce qui restera à tout jamais le grand amour de ma vie, je n avais pas l intention de fonder un foyer, mais je venais de m établir et mes parents rêvaient pour...
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