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Staline, pervers narcissique

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
190 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am20.02.20231. Auflage
Pour comprendre Poutine, il faut connaître Staline, son modèle. Ce livre démontre que Staline n'était pas paranoïaque, mais un grand pervers narcissique. Ni Staline, ni Poutine n'ont l'excuse du délire paranoïaque. Ce qui aggrave leur responsabilité. Puisqu'il arrive, de nos jours, qu'un dictateur déchu comparaisse devant un tribunal, cette nuance diagnostique n'a rien de byzantin.

Paul Fuks est médecin, membre de la Société de Psychanalyse Freudienne.
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Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR19,30
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR8,99

Produkt

KlappentextPour comprendre Poutine, il faut connaître Staline, son modèle. Ce livre démontre que Staline n'était pas paranoïaque, mais un grand pervers narcissique. Ni Staline, ni Poutine n'ont l'excuse du délire paranoïaque. Ce qui aggrave leur responsabilité. Puisqu'il arrive, de nos jours, qu'un dictateur déchu comparaisse devant un tribunal, cette nuance diagnostique n'a rien de byzantin.

Paul Fuks est médecin, membre de la Société de Psychanalyse Freudienne.
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322489916
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2023
Erscheinungsdatum20.02.2023
Auflage1. Auflage
Seiten190 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.11101673
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

DES DEFINITIONS PRECISES S IMPOSENT22.

PARANOÏA : Psychose chronique caractérisée par un délire bien construit et systématisé, avec troubles du jugement et de la perception, mais sans détérioration intellectuelle.

PARANOÏAQUE : Personnalité pathologique présentant : susceptibilité excessive, orgueil démesuré, mépris des autres, méfiance toujours en alerte, une agressivité, ouverte ou déguisée.

Devant ce tableau, il est tentant, en effet, de reconnaître Staline.

PSYCHORIGIDITE : Absence de souplesse intellectuelle et incapacité à s adapter aux situations nouvelles. Une obstination opiniâtre finit par perturber la pensée logique.

DELIRES D INTERPRETATION : La forme la plus fréquente est le délire de persécution qui envahit peu à peu toutes les activités du patient, avec parfois des hallucinations. Les conduites agressives y sont fréquentes, avec plaintes non justifiées, coups et parfois meurtres du ou des « persécuteurs ».

LES FORMES CLINIQUES se répartissent entre une forme mineure, le caractère, pas nécessairement pathologique, et une autre nettement morbide, le délire.

Les formes mineures non délirantes de la paranoïa, relevant du caractère, sont les plus fréquentes et leur toxicité, n excède guère le cercle familial et professionnel ; ces individus vivent leur vie sans rencontrer de psychiatres.

La forme sévère de la paranoïa, le délire, n en est qu une forme, tous les paranoïaques ne délirant pas, loin s en faut. C est la forme la plus aboutie, la plus aigüe et la plus connue du public. Selon le psychiatre Henry Ey, elle relève d une psychose chronique caractérisée par le développement insidieux d un système délirant durable et inébranlable avec conservation de l ordre et de la clarté dans la pensée, le vouloir et l action. Au-delà d un certain degré d extériorisation, cette « néoréalité » entraîne des désordres comportementaux intolérables pour l entourage et incompatibles avec une adaptation sociale - à plus forte raison avec l exercice du pouvoir.

On comprend que ceux qui attribuent à Staline un délire paranoïaque, et surtout ceux qui emploient les expressions « paranoïa galopante », ou « paranoïa aggravée » tombent dans un excès de langage.

PERVERSION : Disposition active à faire le mal intentionnellement en faisant appel aux ressources de l intelligence et de l imagination. Le terme pervers ne peut être appliqué à des faits indépendants de la volonté et de la conscience morale du sujet. La perversion peut n être qu intermittente, se limiter à une entreprise déterminée, se polariser sur certaines personnes et être le fait d individus réputés normaux sous l emprise d un état passionnel quelconque. Elle se caractérise toujours par l inaffectivité, l amoralité, la cruauté.

Tant pour le paranoïaque que pour le pervers, il importe de différencier la structure morbide du trait non nécessairement pathologique.

Le pervers narcissique structuré, accompli, constitué, se présente sous les apparences de la plus banale normalité. Rien ne le distingue à première vue et il inspire facilement la sympathie comme la confiance. Ses manÅuvres, ne visant que ses victimes, dont il sape la confiance en soi et l auto-estime, sont invisibles pour les personnes extérieures à la relation. Insidieux, séducteur et cynique, il est longtemps insoupçonnable et n est repéré qu après coup, lors du constat des dégâts, toujours trop tard. Bien inséré socialement, donc imprévisible, il manipule, flatte, séduit, diffame, aime se poser en victime, culpabilise sa victime, désoriente sa pensée, l isole, la déstabilise, la disqualifie, la chosifie, lui impose son emprise, la possède et la détruit si nécessaire. Inaccessible à toute remise en cause personnelle, il ignore la culpabilité, le remords, le doute, mais impose le doute à l autre, induit la perplexité. Il veut qu on l aime, moins pour l amour que pour l ascendant que ce sentiment lui donne sur l autre. Il ne saurait avoir tort. Souvent plus intelligent que la moyenne, toute son intelligence est tournée vers sa seule jouissance. L autre n est jamais pour lui qu un faire-valoir, un dépotoir, un marchepied, un ustensile, une cible pour sa prédation ; en un mot, une chose - toute chose en valant une autre, pourvu qu elle le serve. Indifférent au mal qu il dispense, il est incapable d empathie, de pitié ou de compassion, mais il sait à merveille feindre l intérêt. Il empoisonne la vie de ses proches, parfois jusqu à la folie ou la mort - par maladie foudroyante ou épuisement. Il gère les pires imbroglios de ses combines avec l habileté de la mauvaise foi, de la ruse et du culot. Rien ne l engage, pas même sa propre parole dont il sait se libérer par une pirouette, une affirmation péremptoire, un déni ou par l oubli, ou encore par une colère et une porte claquée. Lié par aucune loyauté, n éprouvant ni émotion, ni honte, ni culpabilité, il jouit d une grande disponibilité d esprit pour le calcul de ses manÅuvres et peut difficilement être déstabilisé en situation de conflit. Tout à la satisfaction démiurgique de ne rien éprouver, il excelle dans la division entre les personnes et ne respecte que les rapports de force, non par conscience23, mais par opportunisme. Le non-respect de la règle commune est sa règle.

« L objet ? Il ne sera pas aimé, analyse Paul-Claude Racamier. Il sera employé. Cloué au sol par les tâches qui lui sont assénées, soutirées, exploité, disqualifié, il n aura plus rien d enviable, dès lors qu il aura été - croit le pervers - vidé, surpassé et réduit à l utilité. Ainsi le mouvement s accomplit-il dans la conviction typiquement perverse de prendre à tout le monde et de ne rien devoir à personne. »

« Autrui n existe pas, explique Marie-France Hirigoyen, il n est pas vu, pas entendu, seulement "utile". Dans la logique perverse, le respect de l autre n existe pas. »

Bref, le pervers narcissique, qui corrompt la relation à autrui sans pathologie de son Moi, est un individu normal, sauf qu il inverse la Loi et fait le mal exprès pensant toujours bien faire puisqu il sert toujours ses intérêts.

Selon Saverio Tomasella : « La perversion est une antirelation, elle ne produit que des rapports de force, donc de pouvoir : séduction, emprise, domination. [â¦] La perversion joue sur tous les tableaux. Elle mêle l inversion de la réalité à la banalisation des situations graves et au déni des actes profanateurs. Elle prône l impudeur et le non-respect de l intimité, échange fausses confidences contre confidences forcées, renverse les principes humains, retourne les situations en défaveur de la vérité et empoisonne pour garder l autre en prison malgré lui⦠»

Que le projet de domination réussisse, un sentiment de triomphe tient lieu de bien-être au pervers. Mais sa victoire est fragile ; un ressaisissement et une rébellion de la victime non tuée étant toujours possibles, le pervers est contraint de disqualifier sans trêve sa victime, d en entretenir la faille, de réactiver en elle le non-amour de soi. Il lui faut à tout prix inlassablement rester maître de la relation.

S il échoue et si une nouvelle proie ne se présente pas bientôt, le pervers s expose à d insupportables tensions internes, à l impensable de souffrances que les jouissances procurées par ses agissements pervers avaient pour fonction d occulter en lui donnant un semblant d équilibre et l illusion d exister. Il lui faut sans tarder se lancer dans une nouvelle entreprise perverse, à savoir la conquête d un nouvel espace psychique à envahir, à utiliser, à vampiriser. À défaut, il risque de retourner sa rage destructrice contre lui en se suicidant ou de voir se constituer une psychose. Pour se préserver de telles...
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