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Tout au bout des silences

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
268 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am28.02.20231. Auflage
En proie à des angoisses incontrôlées, Ambre est persuadée qu'un secret la touchant de près est dissimulé par sa famille. Elle est bien la seule à penser ainsi. Même sa jumelle Jade n'y croit pas. Pourtant, Ambre est déterminée à percer le mystère qu'elle ressent et à ne pas transmettre à son fils ce poids qui empoisonne son existence. Quand les indices se mettent à se multiplier, elle les creuse sans relâche... jusqu'au jour où la vérité explose. Après l'effarement, la colère, le besoin vital de prendre de la distance, ne peut exister pour Ambre qu'un seul chemin : celui de la reconstruction. Un roman empli de suspense et de tendresse qui vous fera voyager en Australie et vous plongera avec subtilité au coeur d'une page émouvante de son histoire.

Corinne Falbet-Desmoulin vit près de Bordeaux. Elle a obtenu le COUP DE COEUR DU JURY DU PRIX FEMME ACTUELLE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL 2022 avec son premier roman "À l'encre du coeur". Le deuxième "Un seul être nous manque"a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022. "Tout au bout des silences" est son troisième roman. Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.
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Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR18,30
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR7,99

Produkt

KlappentextEn proie à des angoisses incontrôlées, Ambre est persuadée qu'un secret la touchant de près est dissimulé par sa famille. Elle est bien la seule à penser ainsi. Même sa jumelle Jade n'y croit pas. Pourtant, Ambre est déterminée à percer le mystère qu'elle ressent et à ne pas transmettre à son fils ce poids qui empoisonne son existence. Quand les indices se mettent à se multiplier, elle les creuse sans relâche... jusqu'au jour où la vérité explose. Après l'effarement, la colère, le besoin vital de prendre de la distance, ne peut exister pour Ambre qu'un seul chemin : celui de la reconstruction. Un roman empli de suspense et de tendresse qui vous fera voyager en Australie et vous plongera avec subtilité au coeur d'une page émouvante de son histoire.

Corinne Falbet-Desmoulin vit près de Bordeaux. Elle a obtenu le COUP DE COEUR DU JURY DU PRIX FEMME ACTUELLE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL 2022 avec son premier roman "À l'encre du coeur". Le deuxième "Un seul être nous manque"a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022. "Tout au bout des silences" est son troisième roman. Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322507771
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2023
Erscheinungsdatum28.02.2023
Auflage1. Auflage
Seiten268 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.11126433
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

6
VICTOR

Une grande maison aux volets bleu azur, à deux cents mètres de la mer. Une façade noyée sous les bougainvillées. Des parfums iodés qui vous arrivent suivant la direction du vent et font palpiter vos narines. Voilà le lieu de vie des grands-parents de ma femme. La balade du soir au bord de l'eau offre parfois des couchers de soleil à couper le souffle.

- Maman, crie Noam surexcité, aujourd'hui c'est tout rose !

Dans les flaques laissées par la marée descendante, il saute à pieds joints et son rire fuse. Cela me réchauffe le cÅur. Ambre ouvre grand les bras, comme pour capturer et engranger cette féerie incroyable : l'or enflammé du ciel métamorphosé en douceur rose dragée. Un spectacle saisissant. Grandiose. Noam a raison. Tout est rose. L'horizon. Les paillettes qui dansent sur la mer. Le sable mouillé. Les minuscules rivières d'eau ruisselant sur la plage. Une luminosité exceptionnelle, dont le charme me pénètre. Un sentiment de sérénité m'emplit. Osmose. Instant de grâce.

Depuis chez nous, il ne faut qu'une demi-heure pour venir ici, à Agde. Aussi est-ce un plaisir pour Ambre, Noam et moi de rendre régulièrement visite à papi Cyprien et mamie Mara. Tellement adorables que depuis ma rencontre avec eux il y a huit ans, je les nomme affectueusement ainsi. Comme le font Ambre et Jade, sa sÅur jumelle.

- Bien dormi, mon amour ?

Nous sommes dimanche matin. Nous avons dormi chez les grands-parents, dans les deux chambres réservées aux invités à l'étage, après ce moment exceptionnel hier soir sur la plage. Ma femme dépose un baiser léger sur mes lèvres. Je souris en remarquant la marque de l'oreiller nettement imprimée sur sa joue et son abondante tignasse blond doré tout ébouriffée. Elle s'assoit près de moi à la table de la cuisine, où l'attendent deux croissants encore tièdes posés à côté de son bol de petit-déjeuner.

- Mince, tu as déjà fini de manger !

Elle consulte du regard l'horloge murale.

- Ma parole, je deviens de plus en plus marmotte dès qu'on vient ici ! s'amuse-t-elle. Il faut dire qu'on est tellement bien accueillis dans cette maison...

Elle s'étire voluptueusement en bâillant. J'approuve chaleureusement ses propos.

- Ce n'est pas moi qui dirai le contraire, ma chérie, tu le sais. Tes grands-parents ne savent pas quoi faire pour nous faire plaisir. Et puis, ici, nous respirons toujours un parfum de vacances. Ça fait un bien fou, hein ?

Le nez plongé dans son bol de café, Ambre relève la tête et m'adresse un clin d Åil complice. C'est le moment que choisit Noam pour débouler en pyjama, pieds nus sur le carrelage. Suivi de près par ses arrière-grands-parents, arborant un sourire attendri. Ces deux-là sont émouvants. Malgré les blessures inéluctables qu'une longue vie réserve fatalement à chacun de nous, ils ont su conserver un bel enthousiasme devant la vie. Respect. Gratitude.

En réalité, le seul bémol est ce fichu mal-être que ma femme éprouve parfois en leur compagnie et qu'elle m'a confié depuis longtemps. Elle met en avant de soi-disant « indices », qui à mon sens n'en sont pas. Je pense que les inflexions de leurs voix - dont j'ai moi aussi noté le tremblotement par moments - ne sont que le reflet du grand âge de ses grands-parents.

- Peut-être pour papi Cyprien, a admis Ambre. Mais comment expliques-tu que le même phénomène se reproduise chez mamie Mara ?

- Quand on vit depuis tant d'années à deux, ne crois-tu pas qu'à la longue on peut déteindre l'un sur l'autre ? lui ai-je fait remarquer gentiment.

Mon épouse a hoché la tête mais je sais que je ne l'ai pas convaincue. Elle prétend que quand ils s'adressent à Jade, leurs intonations ne sont pas les mêmes. Quant à la tristesse pouvant affleurer dans leurs regards, je ne l'ai jamais observée. Est-elle seulement réelle ? Et si c'est vraiment le cas, cela ne nous regarde aucunement, Ambre et moi. Enfin, en ce qui concerne certains longs silences évoqués par ma femme, je suis persuadé qu'elle ne les interprète pas correctement. Elle est tellement sensible. Beaucoup trop à fleur de peau.

Quand nous nous sommes rencontrés, nous avions tous deux dix-huit ans. Après le baccalauréat, Ambre avait choisi des études d'anglais à l'université de Montpellier, tandis que pour ma part, je commençais dans cette ville un DUT d'informatique à l'IUT. Un après-midi, avant les cours, je sirotais tranquillement un expresso à la terrasse d'un bar quand j'ai vu une fille singulière s asseoir à la table voisine. Son style baba cool m'a tout de suite attiré. Longue jupe indienne vintage dans des tons lie de vin. Foulard à grandes franges assorti, sur un bustier blanc en dentelles. Large chapeau noir, duquel s'échappait une chevelure frisée d'un blond chaud, très fournie, ondoyante et souple sur les épaules. Yeux camouflés derrière d'immenses lunettes de soleil mangeant presque le visage de l'inconnue. Silhouette fine et déliée. Et une énergie débordante, si j'en croyais la vivacité avec laquelle la jeune fille avait pris place sur la chaise, envoyant balader son sac à mains coloré à ses pieds. Cependant, en y réfléchissant aujourd'hui, ce qui m'a sans doute le plus touché ce jour-là était ce mélange de force et de fragilité que j'ai très vite perçu en elle. Comme si derrière une apparence décontractée, une originalité assumée, se dissimulait une fêlure.

J'étais plutôt de nature timide. Je ne m'explique toujours pas aujourd'hui comment j'ai pu me lever d'un seul coup et proposer à la jeune femme de partager un moment avec elle, autour de la boisson de son choix. Une impulsion impérieuse m'y avait naturellement poussé. Une sorte d'instinct. L'inconnue a eu un petit temps d'hésitation, se demandant sans doute qui était ce grand échalas brun devant elle, puis elle a dû juger que je n'étais pas bien méchant et elle a accepté. Le sujet de notre discussion ne me revient pas en mémoire. J'ai surtout retenu l'instant où Ambre a retiré ses lunettes aux verres sombres et planté ses yeux clairs dans les miens. Un regard d'un bleu incroyable. Comme si un pan de ciel s'était décroché et avait atterri directement dans ses prunelles. J'ai su immédiatement que je désirais aller plus loin avec cette fille. Le plus loin possible.

Lorsque nous sommes arrivés hier en fin de matinée dans la maison des grands-parents, tout était déjà prêt pour nous accueillir. Nous n'avions plus qu'à nous laisser porter. Aussi ce matin, Ambre et moi avons eu à cÅur de ranger et faire du ménage. Nous avons préparé le repas de midi, léger mais délicieux, avec des produits frais et de saison. Puis nous sommes allés faire quelques courses pour dédommager nos hôtes si bienveillants et remplir à nouveau leur frigo. Nous ne voulons en aucun cas nous comporter comme des invités qui n'apportent pas leur aide. Débarquer un week-end à trois, dont un enfant, chez un couple de personnes âgées, ce n'est pas rien, tout de même ! Pendant ce temps, Noam s'est rendu à la plage avec sa mémé et son pépé. À leur retour, leur enthousiasme faisait plaisir à voir. Le seau de Noam était rempli de coquillages.

Après le café, mamie Mara commence à se lever pour débarrasser la table. Je pose doucement une main sur son épaule, afin de la stopper dans son élan. Sous mes doigts, je sens le tissu fin de sa robe, rouge aux larges fleurs jaune d'or. Cette vieille femme a une véritable prédilection pour les étoffes fluides et les couleurs vives. Surprise, elle se tourne vers moi.

- Allez donc faire votre sieste, papi Cyprien et toi. Ambre et moi nous occupons de tout. De toute façon, nous ne partirons pas immédiatement. Après la vaisselle, nous pensons profiter de la proximité de la Méditerranée jusqu'à la dernière minute.

À ces mots, notre petit garçon pousse un cri de Sioux et court rechercher son seau et sa pelle en plastique, rangés dans le garage.

En revenant d'Agde, nous nous arrêtons un moment chez Oswald, mon beau-père, qui vit à quelques kilomètres de Sète. Toujours dans cette agréable demeure où les jumelles ont grandi. Une haie de jasmin blanc entoure le petit jardin, offrant une profusion de fleurs odorantes, magnifiquement épanouies en cette saison estivale. Depuis le début de la floraison, ma femme ne se lasse d'ailleurs pas d'y plonger sensuellement son nez à chacune de nos visites.

Oswald...
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