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L'impasse de la rose

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
72 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am20.03.20231. Auflage
Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi une avenue, une rue, une impasse portait ce nom? Pourquoi avoir dénommé ainsi tel passage de la ville ? Du village ? À Saint-Paul-de-Boismarin, il y a plusieurs impasses. Pour certaines, on connaît l'origine du nom, mais pour d'autres c'est plus flou. Pourquoi l'impasse de la rose porte-t-elle ce nom ? Qui répondra à la question ? Firmin en 2010 ? Joseph en 1910 ? Fulbert en 1810 ? Vincent en 1710 ? Pour le savoir il faut remonter le temps et revenir à l'origine de l'impasse, jusqu'à Éric le Hardi en 1010

Ilane de Koppel est née dans la Manche en Normandie. Les déménagements successifs de ses parents lui ont donnés le goût de la solitude et de l'écriture. Elle est spontanée et instinctive. Fascinée par le monde de l'enfance, elle raconte des histoires où les enfants sont au centre de ses écrits. Ballotés par le choix des adultes qui les entourent, ils gèrent leur vie tant bien que mal, comme Frédéric dans "Le Mur des Hascoët", Michel dans "Bochau" ou Zaccharie dans "Le Salon". En 2021, elle publie "Le Salon", un huis clos qui dure vingt ans. En 2022, Elle réédite "Bochau" qui a été remanié et agrémenté d'illustrations générées par une AI. Édité en 2023 "L'impasse de la rose" est son huitième livre. Pour une fois il ne s'agit pas d'enfant mais de la déconstruction d'une ruelle... "Le Mur des Hascoët" est en cours de remaniement en prévision d'une réédition prochaine en cinq tomes.
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Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR7,70
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR3,99

Produkt

KlappentextVous ne vous êtes jamais demandé pourquoi une avenue, une rue, une impasse portait ce nom? Pourquoi avoir dénommé ainsi tel passage de la ville ? Du village ? À Saint-Paul-de-Boismarin, il y a plusieurs impasses. Pour certaines, on connaît l'origine du nom, mais pour d'autres c'est plus flou. Pourquoi l'impasse de la rose porte-t-elle ce nom ? Qui répondra à la question ? Firmin en 2010 ? Joseph en 1910 ? Fulbert en 1810 ? Vincent en 1710 ? Pour le savoir il faut remonter le temps et revenir à l'origine de l'impasse, jusqu'à Éric le Hardi en 1010

Ilane de Koppel est née dans la Manche en Normandie. Les déménagements successifs de ses parents lui ont donnés le goût de la solitude et de l'écriture. Elle est spontanée et instinctive. Fascinée par le monde de l'enfance, elle raconte des histoires où les enfants sont au centre de ses écrits. Ballotés par le choix des adultes qui les entourent, ils gèrent leur vie tant bien que mal, comme Frédéric dans "Le Mur des Hascoët", Michel dans "Bochau" ou Zaccharie dans "Le Salon". En 2021, elle publie "Le Salon", un huis clos qui dure vingt ans. En 2022, Elle réédite "Bochau" qui a été remanié et agrémenté d'illustrations générées par une AI. Édité en 2023 "L'impasse de la rose" est son huitième livre. Pour une fois il ne s'agit pas d'enfant mais de la déconstruction d'une ruelle... "Le Mur des Hascoët" est en cours de remaniement en prévision d'une réédition prochaine en cinq tomes.
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322526703
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2023
Erscheinungsdatum20.03.2023
Auflage1. Auflage
Seiten72 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.11335671
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

LES HABITANTS DE LA ROSE ENTRE 1910 ET 2010

L impasse de la Rose était la rue la plus visitée de Saint-Paul de Boismarin, c était pourtant une impasse comme les autres, étroite, simple, courte et ancienne.

Il y avait plusieurs impasses à Saint-Paul : l impasse de la Cigogne, l impasse Saint-Georges et même l impasse de la Prison.

On savait plus ou moins à Saint-Paul pourquoi elles s appelaient ainsi.

De l impasse de la Cigogne, on disait qu autrefois plusieurs femmes stériles avaient eu des enfants après y avoir habité. La rumeur aidant, il n avait pas été très compliqué à mettre en place une légende. Qui avait lancé cela en premier ? Les Saint-Paulaises l ignoraient. Mais il avait été relevé plusieurs fois des naissances après un séjour « aux cigognes ».

Le prix des loyers avait augmenté avec la légende et désormais les maisons se négociaient à prix d or.

L impasse Saint-Georges avait été baptisée ainsi en 1910. Chaque village alentour avait sa rue ou sa venelle sainte. La seule impasse du village à être vénérée était l impasse de la Cigogne. Le curé de la commune voulut rectifier cela et demanda à ce que la petite ruelle donnant sur l arrière de l église soit nommée impasse Saint-Georges, en hommage à un ancien curé du village. Le maire et le conseil municipal anticléricaux au possible s y opposèrent fermement, il s en fallut de peu pour que le curé et le maire ne se disputent en public, l un voulant recadrer ses ouailles, l autre voulant garder ses citoyens. La séparation de l Église et de l État ! Mais le maire mourut subitement d une crise cardiaque et le nouvel élu, ne voulant pas se mettre mal avec son curé fit baptiser l impasse dès le lendemain de son investiture. Depuis maintenant plus de cent ans que l impasse Saint-Georges existait, plus personne ne connaissait véritablement son histoire. Il fallait chercher dans les archives communales pour retrouver les rapports relatant les vives discussions qui avaient eu lieu entre l ancien maire et le curé. C était drôle à lire, Don Camillo et Pépone, mais cela n intéressait plus personne.

Quant à l impasse de la Prison, son nom remontait au siècle d avant où la commune d à côté, Boismarin, qui avait bien des difficultés avec ses manants et, à court de place dans sa prison, avait réquisitionné une maison à Saint-Paul qui se trouvait en haut de la rue de l Octroi. Pour empêcher toute évasion des prisonniers, l administration avait fermé cette rue par un immense mur et la rue de l Octroi s était transformée en impasse de la Prison. On entrait dans la cour par une petite porte et il n y avait plus la possibilité de sortir sauf si l on avait purgé sa peine. Les estafettes de la police étaient obligées de pénétrer dans l impasse en marche arrière n ayant pas la place de tourner en haut de la rue, jusqu au jour où l on considéra la prison trop vétuste et elle fut fermée. Le bâtiment avait été racheté par un riche industriel, Vincent Barenteau, PDG de la plus grosse entreprise de transport de Boismarin, qui n avait pas hésité à exiger de la commune de faire prolonger la rue Monseigneur de l autre côté de la demeure pour y avoir une entrée digne de ce nom. Depuis, la petite porte en haut de l impasse était restée fermée. Sauf les jours où le fils Barenteau partait en catimini, quand son père dormait à poings fermés dans sa vaste chambre persuadé que son rejeton, en bon fils de famille, étudiait consciencieusement dans la sienne.

Mais l impasse de la Rose, personne ne savait vraiment pourquoi elle s appelait ainsi. C était une impasse comme les autres. Il n y avait pas de rosiers dans un coin pouvant permettre d imaginer qu elle tirât son nom de là. Aucun indice ne pouvait donner la réponse. Il n y avait que le jour de la Sainte Rose que l on pouvait penser qu elle tenait son nom de la Sainte. En effet, ce jour-là l impasse se transformait en un gigantesque massif de fleurs, de couleur rose au début du siècle, elles étaient désormais rouges, bleues, jaunes ou noires. C était magnifique et cela sentait divinement bon.

Il n était pas rare que, lorsqu on demandait son adresse à l un des habitants, il réponde qu il était un habitant de la Rose. Tout le monde savait où elle se trouvait. Il y avait d ailleurs parfois des confusions, dans l esprit des nouveaux venus de la commune, car à Saint-Paul de Boismarin on parlait des enfants de la Cigogne et des habitants de la Rose !

L impasse se composait de trois maisons à droite, trois maisons à gauche, les rez-de-chaussée étaient des boutiques. Une maison basse fermait la ruelle à l autre extrémité. Les habitants de la Rose étaient depuis toujours des artisans. Ils avaient vécu au fil des ans plus ou moins de leur art, et depuis les années 1980 où l on redécouvrait avec bonheur les métiers manuels et l engouement pour les métiers disparus, ils vivaient mieux.

Certains étaient là depuis des générations, d autres étaient arrivés dans les années 1950, peu étaient là depuis les retrouvailles du public avec les traditions.

La première maison de gauche avait toujours été une épicerie qui s appelait « l épicerie de la Rose », les Saint-Paulais savaient qu ils trouveraient là Albert Ozouf, et qu ils auraient des produits du terroir qu il allait chercher dans les fermes alentours. Des légumes frais et juteux, des volailles élevées en plein air à la chair écrue et charnue, des Åufs à la coquille solide et de belle couleur selon la variété des poulettes. Ses produits arrivaient sur son étal au rythme des saisons. Il préparait de la cuisine familiale dans son arrière boutique, les Saint-Paulais venaient en nombre lui acheter une portion de poule au pot, de bÅuf bourguignon, de terrine de légumes fraisâ¦, C était bon, c était coloré, c était sain.

Pour survivre dans les années 1970, il fallut s adapter à la demande des clients, et les tomates sont arrivées toute l année, les oranges venaient d Espagne et les citrons du Maroc dans des cagettes en plastique. Et puis on lui a demandé de mettre sa cuisine aux normes, tout inox, et en perdant la chaleur du four à bois, les plats ont perdu leur saveur d autrefois. Vers 1990 sa langue de bÅuf sauce madère n avait plus de succès, mais ses couscous et tajine se vendaient comme des petits pains.

Au début des années 2000 il a remplacé les cagettes par les vieux paniers qu il avait gardés dans son grenier, des panières en osier agrémentées des dentelles d Amélie Puymoret, la dentellière de l impasse, ont refait leur apparition dans l étalage. Cela a un côté vieillot, rétro que la clientèle apprécie comme si elle redécouvrait la vraie vie, celle de nos anciens. Alors qu il vendait des noisettes sous vide, il put les mettre dans un pot en verre et les vendre au poids. C est plus naturel car elles ont désormais l appellation de noisettes BIO. Tout récemment, il a changé sa devanture et son épicerie se nomme maintenant « l épicerie de la Rose BIO ».

La deuxième maison à côté de celle d Albert était habitée par une enlumineuse, Joëlle Piazzani. Sa boutique était recouverte de parchemins, vélins, et autres supports lui permettant d exercer son art. Sa table de travail débordait de petits pots de peinture, de pinceaux et tout cela donnait un air moyenâgeux à l ensemble. Joëlle en grande blouse beige, ses longs cheveux bruns nattés dans le dos avait un air romantique et ancien qui faisait tout son charme. C était l habitante la plus récente de l impasse. Elle était arrivée là en 1988, où l on commençait à redécouvrir les métiers d autrefois. Elle vivait seule avec sa fille enlumineuse comme elle, depuis que son mari était allé acheter du pain et n était jamais revenu de chez la boulangère. Il y vivait toujours et entretenait avec son ex-femme des rapports conviviaux. C était lui d ailleurs qui, le 23 août, livrait le pain...
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