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L'Or des Trois Magnifiques

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
138 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am05.04.20231. Auflage
Dernière scène. Sentenza gît dans une tombe ouverte. Tuco est debout en équilibre sur la traverse d'une croix, les mains liées derrière le dos. Blondin, ayant partagé les 200 000 dollars avec ce dernier, s'éloigne. Arrivé à bonne distance, Blondin fait feu sur la corde et libère Tuco comme il le faisait au début du film, puis s'en va à travers les collines, invectivé par un Tuco fou de rage, courant avec la corde autour du cou. Mais l'histoire est-elle vraiment terminée? D'après les personnages du film de Sergio Léone, "Le Bon, La Brute et Le Truand".mehr
Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR14,20
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR4,99

Produkt

KlappentextDernière scène. Sentenza gît dans une tombe ouverte. Tuco est debout en équilibre sur la traverse d'une croix, les mains liées derrière le dos. Blondin, ayant partagé les 200 000 dollars avec ce dernier, s'éloigne. Arrivé à bonne distance, Blondin fait feu sur la corde et libère Tuco comme il le faisait au début du film, puis s'en va à travers les collines, invectivé par un Tuco fou de rage, courant avec la corde autour du cou. Mais l'histoire est-elle vraiment terminée? D'après les personnages du film de Sergio Léone, "Le Bon, La Brute et Le Truand".
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322526994
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2023
Erscheinungsdatum05.04.2023
Auflage1. Auflage
Seiten138 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.11419895
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

Prologue
« Il n y a plus rien de vivant ici⦠On rentre⦠»

Cette petite phrase fut lancée par un médecin confédéré grand et osseux, carré d idées comme de corps. Son visage imprimait un air désabusé, presque dégoûté, malgré un caractère qui paraissait dur et précis. Deux brancardiers l accompagnaient, avec qui il recherchait, depuis des heures, d éventuels survivants à la bataille pour le pont de Langstone.

Les trois hommes laissaient dans leur dos un chantier de catastrophe où tout se confondait. Quelques corbeaux tournoyaient dans le ciel, et leur chant perçant et lugubre servait d oraison funèbre à des milliers de soldats. Tout se ressemblait, tout était anéanti. Le sol toussait des cadavres. Dans ce décor sauvage, seules les fumées d obus passaient pour vivantes.

Ils se sentaient petits, perdus dans cette immense désolation. Un abîme les séparait du reste du monde. En plus de la fatigue et de la douleur, le spectacle rencontré leur tordait les traits. Ils avançaient presque sans penser, les sourcils froncés, les mâchoires dures. Du sang et des morts partout. Ils éprouvaient un sentiment confus de colère et de chagrin.

« Triste guerre, messieurs! Triste guerre, soupira le médecin, la gorge serrée. »

Un des brancardiers, le plus âgé des deux, tenta une réponse :

« Elle fait de nous des cadavres en puissance. Elle a accouché d impotents, d aveugles, de fous⦠»

Ces assassinats, ces crimes ignobles qu on obligeait à commettre en toute légalité, montaient des profondeurs infernales de l être humain comme un feu atroce. En temps de paix, ils se feraient tous condamner à mort pour meurtres.

Ils observèrent le silence. Ils pensaient tous la même chose, avaient le même ressenti par rapport à cette guerre : « Une belle connerie sous une pluie de fer, de feu, et de sang ! ». Les canons s étaient peut-être pour le moment tus, mais les corps des survivants n arrivaient pas à cicatriser.

Les combattants des deux camps étaient du même pays. Peut-être que certains avaient de la famille dans le camp adverse ? La grande majorité n était que de simples paysans qui ne pensaient qu à retourner travailler leur terre. Pourtant, ils tuaient en toute impunité. Chaque soldat commettait des actes qui, dans le civil, le condamneraient à la potence.

Ils savaient qu ils étaient destinés à la mort comme les troupeaux que pousserait un boucher sur les routes. Ils allaient tomber dans une plaine, la tête arrachée par un boulet ou la poitrine trouée d une balle. Leurs pères et leurs mères apprendraient, tôt ou tard, que le fils, que l enfant élevé avec tant de peine, avait été jeté dans un trou comme un chien crevé après avoir été éventré, piétiné, écrasé, ou mis en bouillie à la suite de batailles aussi inutiles que meurtrières.

Ils vivaient, usant leurs jours à se remplir de l orgueil de pouvoir encore marcher, courir, rêver, souffrir. Et puis un jour différent des autres, ils se pencheraient, frappés par la mitraille, et tomberaient dans la tombe. Pour se rassurer, ils se disaient que la mort n était rien, qu ils passeraient seulement dans la pièce d à côté par une fenêtre ouverte, ou plus simplement de l autre côté du chemin.

Ils arrivèrent au cimetière de Sad Hill, qui évoquait l immense arène d un amphithéâtre romain où reposaient à tout jamais des centaines et des centaines de soldats. Le destin humain, malgré son apparente cruauté, était de mourir. Mais ce n'était pas la fin, c'était continuer de manière différente. La tombe de tous ces hommes emportés par le conflit était un berceau qui accueillait le premier jour de leur éternité. Leur mort n'était pas une chute dans le noir, c'était au contraire une montée vers la lumière, emportant leur âme qui ne pouvait être que pour toujours vivante.

Combien d amis, de parents se demandaient chaque jour : « Est-il mort ? Disparu ? Encore en vie ? ». La présence des absents dans la mémoire des vivants leur permettaient de vivre à jamais dans l esprit et dans le cÅur de ceux qui se souvenaient.

La mélancolie enveloppa les trois hommes. Le temps allait-il guérir cette blessure intérieure qui les rongeait depuis le début de la guerre ? Ils se sentirent tout à coup désorientés, vides, au bord du désespoir. Un voile noir se glissa devant leur cÅur, cÅur qui ne donnait plus sa lumière, cÅur qui avait le sourire de la tristesse.

Soudain, ils ne bougèrent plus, presque serrés les uns contre les autres. Des frissons leur coururent dans le dos. Leurs yeux, sous l effet de la surprise, brillèrent comme des lanternes.

Au bord de la place circulaire qui délimitait le centre du cimetière, deux tombes étaient ouvertes. Un cercueil livrait son squelette, l autre était vide. Dans une fosse, un homme râlait très faiblement. Son désespoir semblait immense, mais ses yeux parlaient, symboles de douleurs. On s attendait presque à ce que cet inconnu, proche du trépas, lança des jurons et maudit celui ou ceux qui l avaient cloués au fond de ce trou. Il survivait dans une agonie incessante. Son corps était ici, mais son esprit l était-il ?

« Doc, qu est-ce qu on fait ? Ce gars a l air encore vivant.

- On le ramasse. »

Ces trois mots furent prononcés violemment par le médecin, comme si un coup de révolver avait été tiré. Il désigna du doigt un morceau de corde se balançant doucement à une branche fatiguée d un vieil arbre.

« Je ne sais pas ce qui s est passé ici, mais ça a dû chauffer.

- C est sûr, mais on a à peine de quoi soigner nos propres soldats, protesta un des brancardiers. La plus courte agonie serait la plus souhaitable pour ce type. »

La réponse du médecin claqua, d un ton que l on n avait pas envie de contrarier :

« Les blessés sont faits pour être soignés ! Si ce gars s en sort, son histoire pourrait intéresser notre état-major. Deux cercueils déterrés et ouverts dont un vide, je ne sais pas pour vous, mais moi ça m interroge. Et je me fous de savoir de quel camp il fait partie ! »

N approuvant pas l idée de leur supérieur, les brancardiers usèrent pourtant de toutes leurs forces pour sortir l homme et le déposer sur leur brancard. Il s'agissait maintenant d'évacuer cette épave souffrante et misérable.

« Il pèse son poids le salaud !

- Tu parles ! Avec tout le plomb qu il a reçu ! »

Le médecin resta silencieux. Le service de santé militaire était miné par des insuffisances structurelles. Il ne savait que trop bien que «l'emballage» des plaies, et l'évacuation des blessés vers l'arrière pour des soins plus élaborés, ne tenaient plus face à la gravité des blessures, aux infections et gangrènes qui se multipliaient et aux souffrances des blessés lors de transports chaotiques et interminables.

Mais il allait quand même essayer de sauver ce quidam qui ne portait pas d uniforme. Il estimait que c était son devoir, tout simplement. Cela relevait d'une abnégation quasi héroïque. Il enverrait ensuite les fossoyeurs refermer ces tombes. Il ne pouvait les laisser décemment ouvertes. Question de respect pour le gars qui y reposait.

Il n avait jamais pris part aux horreurs de la lutte. Spectateur mais non acteur dans le drame, il était chargé des raccommodages. Il s efforçait de soulager les souffrances dont il était témoin, et de prodiguer instinctivement des soins aux vainqueurs et aux vaincus, aux amis et aux ennemis.

Les brancardiers avançaient le dos cassé par le poids de leur colis, traînant les pieds par un étroit sentier, âpre et pénible. Le soleil brûlant buvait sur leurs bras meurtris la sueur qui les inondait. Une force irrésistible les entraînait. Il fallait sans cesse avancer pour éviter à cet inconnu l issue fatale d un précipice affreux. Mille peines les fatiguaient mais il était impératif de marcher.

Ils se consolaient pourtant, parce que de temps en...
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