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Le conteur du Sahel

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
222 Seiten
Französisch
Books on Demanderschienen am20.12.20231. Auflage
Le conteur du Sahel est l'histoire d'un jeune sahélien ambitieux qui fait beaucoup de projets pour son émancipation matérielle et sociale. Il connaitra bien des déboires de la vie dans ce Sahel rongé par la pauvreté. Seule porte de sortie, devenir artiste conteur et joueur de kora. Une fresque de l'Afrique à la recherche de son avenir.

Né à Niamey au coeur du Sahel, Jean Toguyeni est franco burkinabé vivant en France. Il est chrétien, marié, père de deux enfants. Docteur ingénieur, il a occupé des postes de directeur des routes et des bâtiments, dans différentes collectivités en France, avant d'apporter son expertise technique à l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
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Verfügbare Formate
BuchKartoniert, Paperback
EUR37,60
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR9,99

Produkt

KlappentextLe conteur du Sahel est l'histoire d'un jeune sahélien ambitieux qui fait beaucoup de projets pour son émancipation matérielle et sociale. Il connaitra bien des déboires de la vie dans ce Sahel rongé par la pauvreté. Seule porte de sortie, devenir artiste conteur et joueur de kora. Une fresque de l'Afrique à la recherche de son avenir.

Né à Niamey au coeur du Sahel, Jean Toguyeni est franco burkinabé vivant en France. Il est chrétien, marié, père de deux enfants. Docteur ingénieur, il a occupé des postes de directeur des routes et des bâtiments, dans différentes collectivités en France, avant d'apporter son expertise technique à l'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322493159
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2023
Erscheinungsdatum20.12.2023
Auflage1. Auflage
Seiten222 Seiten
SpracheFranzösisch
Artikel-Nr.13206705
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

2 Les rêves du jeune sahélien
Échapper à la misère - Devenir un grand footballeur - L amour - L évasion par le commerce avec les pays côtiers.


Photos JYST-Guitare africaine


Poniagou est soulagée de l adoption de son fils Lardja par son demi-frère de Nungu. C est même un motif de fierté de pouvoir informer voisins et amis de l installation de son fils cadet dans la capitale régionale. Désormais, quand elle rendra visite à Nidja, ce sera une sorte de regroupement familial temporaire avec son fils et son frère. Quitte à espacer les visites, elle les fera plus longues pour profiter de son jeune adolescent.

Lardja est ravi d avoir accompli son premier rêve : quitter son « terrier » de Pandiagou, pour une vie plus « moderne » à Nungu. Ici, il y a tout ce qu il a toujours souhaité avoir et faire : Cinéma, football, marché de commerçants tous les jours de la semaine.

Son oncle lui a attribué une case recouverte d un toit en tôle étanche, qui ne fuit pas quand il pleut ! Certes, il est au fond de la cour ; mais cela lui convient, car il pourra mener ses affaires en toute discrétion. À proximité de sa case, il y a celle des enfants de l oncle, qui partagent des lits communs. Un hangar abrite quelques chèvres et des moutons que les enfants sont chargés de conduire aux pâturages tôt chaque matin. En remontant vers l entrée de la cour, se trouvent en file indienne les cases des épouses de l oncle Nidja. En vis-à-vis des cases des femmes se trouvent des abris en banco5 couverts, faisant office de cuisines. Chaque épouse a son local de cuisine au droit de sa case, pour mieux le surveiller. La case de l oncle Nidja est à l entrée de sa cour, composée d une pièce à coucher et d une pièce d accueil et de prière. Cette dernière est tapissée de jolis tapis d Orient, pour marquer son aisance financière. On accède à la cour en passant par un porche en toit de chaume. Les étrangers ne sont pas autorisés à le franchir sans un « salam-alicoum », suivi d un « alicoum-salam » d au moins un membre de la famille.

L oncle Nidja est donc polygame, avec quatre femmes. La plus vieille à l âge de la mère de Lardja. La plus jeune a à peine dix-neuf ans. C est le « privilège » des hommes riches, qui peuvent assurer les besoins matériels d un harem. L arrivée de Lardja dans la cour de son oncle apporte du neuf dans le train-train quotidien de la famille. Les enfants ont trouvé en lui un nouvel allié pour les jeux d Awalé6 et de football. La moitié des épouses de l oncle a tout de suite sympathisé avec lui. Les autres l on placé en observation. De toute façon, il n échappera pas aux intrigues qui règnent au sein du harem. Avant de partir de Pandiagou pour Nungu, Poniagou avait prodigué de précieux conseils à son fils ; les dix commandements en quelque sorte : « - Tu ne fais rien sans l accord de Nidja - Tu ne te disputes pas avec les épouses - Tu ne les convoites pas, ce sont tes mamans  ! - Ne vole pas un sou, car tout ce que tu auras devra venir de la sueur de ton front - Prie comme ton oncle musulman - N oublie pas de nous envoyer de l argent à Pandiagou pour nous aider - etc. » Lardja avait acquiescé pour tout. L essentiel est de partir, après on verraâ¦

Nidja a également pris des dispositions pour l accueil de son neveu. Il fera l école coranique, lui qui a quitté l école française trop tôt. Il apprendra les bonnes manières et les volontés d Allah. Au début, la fréquentation de l école coranique lui va bien, surtout quand on lui raconte l histoire du prophète Mahomet. Ce qu on y raconte sur Dieu lui rappelle les veillées de contes au village. Mais il apprécie moins l obligation d apprendre par cÅur les versets. De toutes les façons, il n est pas question pour lui d oublier les « ancêtres » qu il va continuer d honorer par des sacrifices de poulets. Les cours de coran se déroulent chez l Iman du quartier, ami de l oncle Nidja. Une bonne vingtaine de garçons comme lui se rendent chez l Iman tous les vendredis, après la prière à la grande mosquée. Sous deux grands manguiers bien ombragés, l Iman s installe sur une natte, coran et textes d inspiration coranique à la main. Les garçons s installent à même le sol poussiéreux avec des livres prêtés par le Maître. Ce dernier engage les lectures et les narrations qui durent près de deux heures. Les garçons l accompagnent dans la lecture des versets. Les plus doués et les plus anciens récitent les versets par cÅur. L objectif est que tous parviennent à cette performance. Les enfants dont les parents sont pauvres et ne peuvent payer l école coranique, doivent certains jours, sillonner la ville pour quémander et rapporter à l Iman le fruit de cette activité. Eh oui, sur cette terre, rien de gratuit !

Lardja s est intégré dans le groupe des jeunes de la grande famille, pour assurer à tour de rôle les tâches d élevage et de vente du bétail. La perspective de devenir un jour propriétaire de son propre bétail le motive beaucoup. Il veut apprendre rapidement le métier de berger et soigneur de vaches. Errer en brousse derrière un troupeau de bêtes ne l effraie pas ; d autant qu il ne sera pas seul, mais toujours en compagnie d un berger peul à la solde de son oncle. Il va se doter d un grand couteau de défense, comme on lui a appris lors de son initiation de passage au statut d homme, à Pandiagou. On ne sait jamais où rôdent les lions et les hyènes affamés. Il saura au besoin, faire honneur à sa formation de chasseur.

Nidja lui confie un bout de parcelle de son champ, qu il doit cultiver, pour alimenter le grenier familial en céréales. Un homme, ça doit produire du mil et du maïs pour nourrir la famille. Lardja ne peut pas échapper à cette règle. Comme son père à Pandiagou, l oncle Nidja a pris le soin de trouver un champ proche de mares d eau. C est là que les sédiments de terres noires sont les plus riches. On y produit plus qu ailleurs, et les conséquences des sécheresses y sont moins désastreuses.

À son arrivée, l oncle le dote de vêtements dignes d un citadin. Ce sont pour la plupart de vieux vêtements qu il a lui-même déjà portés, ou qui étaient destinés à ses propres enfants. Lardja est très fier de les porter et de pouvoir mettre ses hayons de villageois au rebut. C est une véritable mue que sa mère ne manquera pas d apprécier, quand elle viendra la prochaine fois au Nungu. « Le boubou blanc que voici, tu ne le porteras que vendredi, pour aller à la grande mosquée, avec moi », lui avait prescrit l oncle. « Bien noté oncle », avait répondu Lardja.

Le jeune Lardja ne tarde pas à se faire connaître par les enfants du quartier. Ceux-ci voient en lui le petit paysan qui ne connaît rien aux bonnes manières de la ville. On se moque de lui, de son accent, de sa façon de porter la culotte, de la tête rasée que lui impose son oncle. Mais Lardja n est pas garçon à se laisser faire. Il montre ses muscles, plus développés que ceux des garçons de son âge ; grâce aux activités qu il menait au village. Et puis, il sait parler haut et fort. Çà impressionne et çà force le respect. Il acquiert assez rapidement le statut de meneur de groupe, comme à Pandiagou. Lors des rencontres de football interquartiers, il fait figure de capitaine de son équipe ; car les matchs ont toujours un troisième temps ; celui des règlements de compte ; à la force des bras. Ses amis savent pouvoir compter sur ses muscles de paysan, pour remporter les bagarres.

L état de grâce pour le jeune Lardja au sein de sa famille d adoption a duré plus d un an. Les épouses de son oncle voyaient en lui l orphelin à épargner des disputes domestiques. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, voilà notre jeune homme pris dans le tourbillon des querelles des femmes de l oncle. Des deux clans qui...
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