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Le souhait des anges

E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
710 Seiten
Französisch
BoD - Books on Demanderschienen am16.08.20241. Auflage
La femme de Raphaël a eu un accident de voiture. Resté seul le temps de l'hospitalisation de Céline, il s'interroge sur les circonstances de ce qui est arrivé. Et à se poser ainsi des questions, il finit par découvrir des éléments troublants. Et s'il ne s'agissait pas d'un simple accident ? Car Céline lui cache un étrange secret... Et ce secret remonte à des évènements qui trouvent leurs origines dans "le souhait des anges"

Dans sa jeunesse, c'est essentiellement le fantastique qui a nourri l'imaginaire de l'auteur. Aujourd'hui, son univers en garde l'empreinte. Il aime plonger des personnages ordinaires dans des situations étranges, puis se laisser surprendre par leurs réactions lorsqu'ils se trouvent peu à peu confrontés aux frontières du mystère.mehr
Verfügbare Formate
TaschenbuchKartoniert, Paperback
EUR25,40
E-BookEPUBePub WasserzeichenE-Book
EUR9,99

Produkt

KlappentextLa femme de Raphaël a eu un accident de voiture. Resté seul le temps de l'hospitalisation de Céline, il s'interroge sur les circonstances de ce qui est arrivé. Et à se poser ainsi des questions, il finit par découvrir des éléments troublants. Et s'il ne s'agissait pas d'un simple accident ? Car Céline lui cache un étrange secret... Et ce secret remonte à des évènements qui trouvent leurs origines dans "le souhait des anges"

Dans sa jeunesse, c'est essentiellement le fantastique qui a nourri l'imaginaire de l'auteur. Aujourd'hui, son univers en garde l'empreinte. Il aime plonger des personnages ordinaires dans des situations étranges, puis se laisser surprendre par leurs réactions lorsqu'ils se trouvent peu à peu confrontés aux frontières du mystère.
Details
Weitere ISBN/GTIN9782322550074
ProduktartE-Book
EinbandartE-Book
FormatEPUB
Format HinweisePub Wasserzeichen
Erscheinungsjahr2024
Erscheinungsdatum16.08.2024
Auflage1. Auflage
Seiten710 Seiten
SpracheFranzösisch
Dateigrösse705 Kbytes
Artikel-Nr.17321703
Rubriken
Genre9200

Inhalt/Kritik

Leseprobe

1

En rentrant, Raphaël claqua la porte du talon, lâcha son trousseau de clés sur la desserte, et s´appuya contre le mur. Lentement, il se laissa glisser, s´accroupit, puis s´assit par terre, les jambes écartées, les mains posées par terre, paumes ouvertes. Il était vidé. Il aurait presque pleuré. Presque... Mais s'il ne l'avait pas fait jusque-là, il n'avait pas de raison de se laisser aller maintenant, non ?

Il rentrait juste de l'hôpital. À vingt-trois heures, une infirmière lui avait gentiment suggéré de rentrer chez lui. Sa femme dormait depuis un moment déjà, et à son tour, il devait prendre un peu de repos. Docilement, il avait obtempéré, et était rentré, comme un somnambule au volant. À peine s'il se souvenait avoir conduit.

À présent qu'il y repensait, il n'aurait pas dû prendre la voiture, pas dans son état. Pas après ce qui venait d'arriver à Céline.

La journée avait pourtant bien débuté ; jusqu'à ce coup de fil de la police, peu après treize heures.

Il se redressa brusquement pour manifester son désir de se ressaisir, mais une fois debout, tout ce qu'il obtint fut un vertige qui lui brouilla la vue. Il resta plaqué au mur quelques secondes, le temps de laisser passer l'étourdissement, puis revint vers la desserte. Il reprit ses clés, donna deux tours de verrou, tira sur la poignée pour contrôler qu'elle était bien fermée, puis déposa son trousseau.

Faire comme d'habitude, rester dans sa routine, c'était certainement la meilleure conduite à tenir.

Avant de se rendre à la cuisine, il avisa le vide poche de porcelaine sur la desserte, et le recentra sur le plateau ; il avait dû bouger quand il y avait posé ses clés.

Devant la porte ouverte du frigo, il fut soudain pris d'une étrange sensation, un imperceptible malaise : seul dans la cuisine à peine éclairée par la lumière du frigo ouvert lui faisait prendre conscience de l'absence de Céline d'une insidieuse manière

- Elle sera vite sur pieds, lui avait assuré le docteur Bécot, alors que Raphaël se tenait à son chevet, avec la posture de celui qui veille un mourant. Juste quelques examens de routine et on vous la rend, avait ajouté le praticien.

Debout à côté de lui, l'homme en blouse blanche avait posé sa large main velue sur l´épaule de Raphaël pour lui signifier son soutien. Mais le geste lui était apparu surfait, trop décalé par rapport à son propos pour sembler sincère. Après tout, si l'état de Céline était si peu inquiétant, qu'avait-il besoin de le toucher ainsi ? Pourtant Raphaël devait se rendre à l'évidence. Céline n'était pas en soin intensif, elle était consciente, avait parlé. Et puis dans le service où elle était, il ne régnait nullement l'inquiétante effervescence des urgences telles qu'en véhiculaient les images angoissantes des séries télévisées.

- Vous verrez, avait-il rajouté en se dirigeant vers la porte de la chambre. Cela va doucement rentrer dans l'ordre, dès qu'elle sera retournée chez vous et qu'elle aura retrouvé ses repères.

Raphaël avait regardé sortir le docteur sans rien répondre. Sa large carrure et sa petite taille lui faisaient plus penser à un culbuto qu'à un médecin de série télévisée. Sa démarche dandinée, presque clownesque, n'incitait pas à le prendre au sérieux. Et pourtant.

« Cela va doucement rentrer dans l'ordre », songea Raphaël en repoussant la porte du frigo. Il aligna sur le bar la plaquette de beurre, le pot de cornichons et le paquet de pain de mie qu'il venait de prendre. Il passa un méticuleux coup d'éponge sur le plan de travail, et entreprit de se confectionner deux sandwiches qu'il garnit de rondelles de saucissons. Une fois déposés sur une assiette, il les recouvrit d'une couche régulière de fromage râpé.

Lorsque tout fut à nouveau propre et rangé, il jeta sur son épaule un torchon et emporta l'assiette et des couverts au salon. Le torchon lui servit de nappe sur le coin de table qu'il s'octroya, et pendant qu'il mâchait lentement son repas, il parvint à rester serein. Ce ne fut que lorsqu´il eut finit de placer son assiette et ses couverts au lave-vaisselle que les images revinrent.

Une canette Coca.

Raphaël s'était figé dans son mouvement. Il allait shooter dans le cylindre d'aluminium qui trainait au milieu du trottoir lorsqu'il avait répondu à l'appel sur son portable. Le numéro l'avait intrigué, un « 04 13 » quelque chose. Un truc qui ne ressemblait à rien, ni à un numéro connu, ni à l'apparence d'une quelconque prospection commerciale qui serait apparue masquée. Intrigué, il avait pressé la touche pour répondre.

- Allo ?

- Monsieur Vogel ?

La voix au bout du fil était neutre, presque mécanique. Il ne s'agissait pas d'un télévendeur. La simple intonation portée par l'énoncé de son propre nom lui avait fait peur. Raphaël s'était arrêté, avait reposé son pied encore en mouvement à quelques centimètres de la canette rouge, et avait répondu d´un timide :

- Oui ?

- Gendarmerie d'Aix, monsieur. Votre femme a eu un accident de voiture.

Dans la tête de Raphaël deux programmes venaient de se lancer : raison et imagination. L'esprit possède cette capacité extraordinaire de fonctionner à une vitesse telle qu´il faut généralement de longues minutes pour énoncer ce qui a été élaboré mentalement en seulement quelques fractions de secondes. À cet instant précis, le programme imagination avait largement pris le pas sur la raison. Instantanément, les images les plus terribles s'étaient formées.

- Rassurez-vous, rien de grave a priori, avait enchainé son interlocuteur comme s'il avait deviné le train d'images qui affluait déjà derrière les yeux de Raphaël. Rien de très grave, mais elle a été transportée aux CH d´Aix.

- Elle ... ?

Raphaël n´avait pas encore intégré tous les propos du gendarme. Il se débattait encore avec les images qui ne cessaient de défiler dans son esprit. Des tôles froissées entourées par une nuée d´hommes casqués en gilet fluo orange, l´action des vérins de désincarcération qui mordaient la carrosserie torturée, le sable répandu sur la chaussée pour absorber la coulée des fluides mécaniques, les couvertures de survie qui scintillaient comme d´énormes sandwiches emballés de papier d´aluminium.

- Elle est visible, lui avait répondu la voix au bout du fil. Je viens de recevoir la confirmation du CH de son arrivée, en même temps que le contenu de ses effets. C´est à partir de son mobile que j´ai eu vos coordonnées.

- Où... ?

La phrase de Raphaël ne s´était pas achevée. Son interlocuteur lui donna la réponse la plus évidente.

- À l´hôpital d´Aix. Vous connaissez ? L'hôpital Pasteur.

- Oui... Je veux dire, où est-ce arrivé ?

- Sur la route de Meyreuil, à peine un kilomètre après les Trois Sautets. Pas loin de la caserne, en somme.

Sur le coup, Raphaël n´avait pas tiqué sur l´horaire. À cette heure-là, généralement Céline dormait.

- Comment... ?

Ses propos restaient elliptiques. Une trop grande partie de son esprit demeurait occupée à construire des images d´accident, nourrie par les clichés des films et séries, mais aussi et surtout par les spots parfois trash de la sécurité routière.

- Pour l´instant, ce n´est pas très clair. Son véhicule a été retrouvé contre un arbre. Vous êtes où, Monsieur ? Vous pouvez venir ? Vous voulez appeler quelqu'un ?

Lentement, Raphaël avait levé les yeux, ayant presque oublié où il se trouvait. À quelques pas devant lui, Serge venait de se retourner, visiblement intrigué par la halte prolongée de son collègue. Le reste du groupe de profs avec lequel il venait de finir de déjeuner avait continué son chemin. Raphaël avait regardé à droite - « Keep Cool », lui conseillait l´enseigne d´une salle de fitness -,...
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Autor

Dans sa jeunesse, c'est essentiellement le fantastique qui a nourri l'imaginaire de l'auteur.
Aujourd'hui, son univers en garde l'empreinte. Il aime plonger des personnages ordinaires dans des situations étranges, puis se laisser surprendre par leurs réactions lorsqu'ils se trouvent peu à peu confrontés aux frontières du mystère.
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de Saléon, Renaud